vendredi 14 mai 2010

Bébés machines

L'art d'élever des enfants, et en particulier des bébés, est souvent sujet à polémiques entre la nouvelle maman et celle qui a déjà eu des enfants et qui veut, pleine de bonnes intention, donner des conseils issus de son expérience.
Laisser pleurer bébé ou le prendre immédiatement ?
Allaitement ou biberon ?
Le diversifier tôt ou tard ?
Le coucher dans sa chambre ou dans celle des parents ? Jusqu'à quand ?
Le mettre sur le pot à heure fixe à partir d'un certain âge ou attendre qu'il réclame ?
Etc, etc...

Tout est sujet à questionnement. Avec en question principale : quelle est la meilleure méthode ?
Oui, mais la question de fond est la meilleure méthode pour quoi ?
Quel est le but qu'on souhaite atteindre avec ces techniques éducatives ?


Souvent les "bons" conseils de nos aînées sont issues de leur expérience.
Voire des conseils qu'on leur a donnés quand elles se sont retrouvées avec un nourrisson et par la même occasion au centre des conseils avisées de leurs aînées.
Et tous, tous, comportent une dose de culpabilisation : si tu (ne) fais (pas) ça, ton enfant va devenir comme ça, et ce sera de ta faute...

Ne jamais oublier, au milieu de cette avalanche de conseils contradictoires et culpabilisants, qu'un bébé n'est pas une machine. Que tous les bébés n'ont pas la même réponse aux mêmes actions. Que leur personnalité est déjà différente à la naissance de celle de leur voisin de nursery. Que déjà lors de la fécondation, l'oeuf est une combinaison unique des gènes parentaux.
Qu'en plus, l'environnement dans lequel le bébé va grandir, le fait d'avoir des frères et soeurs ou non, la disponibilité de chacun de ses parents, la façon dont ceux-ci perçoivent leur rôle de parents... font que sa personnalité va évoluer d'une manière singulière.

Alors, ce n'est pas parce qu'on va laisser un bébé pleurer ou non, qu'il va faire être autonome vite ou devenir un adulte angoissé.
Ce n'est pas parce qu'on le diversifie tôt ou non qu'il va être moins allergique ou être un enfant qui "mange de tout".
Ce n'est pas parce qu'on l'allaite ou non qu'il va ne jamais être malade ou denenir obèse
Ce n'est pas parce qu'il dort seul ou avec ses parents qu'il va faire ses nuits plus tôt...

Au mieux, pour chaque action éducative, il existe des études qui montrent qu'un certain pourcentage d'enfants peut, soumis à telle ou telle technique, développer une réponse ou non. Ce n'est que statistique, et pas toujours fiable scientifiquement ; parfois biaisé par le laboratoire qui a commandé l'étude...
Il est bon de s'informer de ce que la science découvre sur nos enfants. En ayant un regard critique : au mieux, si l'étude est fiable et non biaisée, ce ne sont que des statistiques. Qui ne s'appliqueront pas, par définition à tous les enfants. Et parfois, les risques ne sont pas mesurés ou occultés...

Quand ce sont des conseils de mère à mère, c'est encore moins : c'est une constatation, parfois sans lien de cause à effet, faite par une maman pour SON enfant. Impossible de transposer : un bébé n'est pas une machine.

Alors... que faire ?
Le métier de parent est l'un des plus difficile au monde.
Mais l'enfant est à la fois la source des questionnements et la réponse à ceux-ci. L'écouter. Le regarder. Avoir confiance en lui. Il sait, instinctivement, génétiquement, évolutivement, ce qui est bon pour lui. Se connecter à lui. C'est là le plus grand défi de la parentalité.

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