lundi 11 mai 2009

Communiqué : SAGE-FEMME : QUEL BEAU METIER… SANS RECONNAISANCE !

Source : ordre des sage-femmes



A l’heure actuelle, le projet de loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoire » tend à faire évoluer l’organisation du système de santé en France. Cependant, les sages-femmes ressentent une vive inquiétude quant à la place qui leurs est faite dans la nouvelle gouvernance hospitalière.

L e Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes et l’Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes (ANESF) tiennent à réaffirmer la place de la filière sage-femme dans le système de soins tant sur leurs missions, leurs compétences, leur avenir professionnel mais aussi leur formation.
Car nous, sages-femmes, sommes des professionnels médicaux autonomes et indispensables au système de la santé !

Tout d’abord, la formation initiale des sages-femmes doit évoluer. Celle-ci bien qu’en accord avec notre niveau de compétences, ne correspond pas aux attentes de la profession. Nous avons besoin d’une formation universitaire autonome afin que la profession puisse évoluer comme nous le demandons depuis 2001 !



La filière sage-femme est la seule filière médicale non universitaire.

Nous devons bénéficier d’un cursus entièrement universitaire afin de développer une culture médicale commune, clé d’une collaboration efficiente. Développer la coopération avec les autres professions de santé permettrait une meilleure orientation des femmes, des femmes enceintes, des couples et des nouveau-nés au sein du système de santé en fonction de leurs demandes et de leurs besoins. La sage-femme doit être placée comme interlocutrice privilégiée dans la prise en charge de la grossesse eutocique !

D’autre part il ne faut pas oublier que la première année des études de sages-femmes est commune aux étudiants en médecine, odontologie et prochainement pharmaceutique. Cette première année assoit les bases de la coopération interprofessionnelle. Il est inacceptable d’exclure de l’université des étudiants qui réussissent cette première année d’études commune.
Cette situation, malheureusement discriminatoire, persiste depuis de nombreuses années et ce, malgré les requêtes incessantes des étudiants et représentants sages-femmes.
Notre profession se doit d’entretenir un lien privilégié avec la recherche. L’accès à la recherche est indispensable dès notre formation initiale pour être par la suite accentué durant notre parcours professionnel. L’intégration de la recherche dans la formation de sage-femme offrira aux professionnels l’opportunité de construire leur exercice ainsi que leur réflexion sur des preuves scientifiques issues de leurs propres travaux. L’unique moyen d’affirmer l’autonomie d’une profession est de la rendre indépendante. Afin de nous émanciper en tant que professionnel médical autonome, les sages-femmes doivent «produire » des connaissances scientifiques dans nos domaines de spécialité : l’obstétrique, l’allaitement, le nouveau-né…

Ecole hospitalière = unique mission = la formation.
Université = double mission = la formation et la recherche.


La réforme des études de sages-femmes est le socle des réformes professionnelles. Sans placer notre formation au même niveau que les filières médicales, la profession ne pourra évoluer. La formation des sages-femmes doit donc devenir universitaire et ne plus être placée sous l’autorité des régions où l’amalgame persiste avec les autres formations sanitaires et sociales.
L’accès à la recherche permettra aux sages-femmes de mener des études dans leur champ de compétences à savoir, la physiologie. L’analyse de nos pratiques professionnelles spécifiques : suivi global, accouchement physiologique, réeducation du périnée, accompagnements médico-psycho-sociaux spécifiques pourront faire l’objet de recherches améliorant ainsi nos pratiques au bénéfice des mères et des enfants.
L’augmentation constante de nos compétences est essentielle pour les sages-femmes et les positionnent comme une professionnelle médicale de proximité, acteur incontournable dans les politiques destinées à l’amélioration de la santé des femmes.


Le statut de la fonction publique hospitalière, (FPH), nie le caractère médical de la profession et empêche l’indépendance des sages-femmes, principe pourtant édicté par le code de la santé publique et le code de déontologie de la profession.
Après les dernières déclarations de Mme Bachelot, il est évident que dans la FPH, les sages-femmes seront sous l’autorité directe de la Direction des Soins malgré les multiples interventions des instances professionnelles (déclaration de l’APM du 3/04/09).

La sortie du titre IV de la FPH permettrait aux sages-femmes une revalorisation des rémunérations, de rendre ainsi l’hôpital attractif et d’exercer pleinement leur champ de compétences. Ceci répondrait à la demande des parents voulant bénéficier d’un accompagnement respectueux de la physiologie et diminuerait l’excès de médicalisation très coûteux pour l’Assurance maladie.

Comme vous pouvez le constater, il est temps que nous soyons tous réunis face à cette situation délicate.

La Loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoire » est l’occasion de réaffirmer, replacer la sage-femme en tant que profession médicale autonome, acteur central de premier recours. Nous avons besoin d’être force de cohésion.

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